Exposition de dessins de Rachel Fourgous
« 140g_minimum ». C’est par le biais d’instagram que nous avons découvert le travail si singulier de Rachel FOURGOUS. Des centaines de dessins qu’elle poste quotidiennement sur son compte, issus des dizaines de petits carnets qu’elle emmène partout et surtout sur la ligne P, la ligne qui relie Paris à Château-Thierry. Cette ligne, elle l’emprunte régulièrement tout comme nombre d’habitants de la ville et alentours pour se rendre à Paris. Elle en profite pour illustrer, croquer, ces inconnus qui dorment, lisent, regardent par la fenêtre, lui sourient, lui font face ou lui tournent le dos, le temps du trajet. C’est cette proximité du dessin, du carnet, de la personne qui lui fait fasse que nous vous proposons aujourd’hui de découvrir dans cet espace intimiste.
POUR ME METTRE HORS LIGNE.
Couper mon téléphone pour me reconnecter avec mon environnement. Cesser de regarder la vie des gens sur internet afin de tracer un morceau de celles et ceux assis à côté de moi. Des regards fatigués, concentrés, heureux ou endormis. Des personnes que je croise et recroise régulièrement ou des occasionnels. Hommes et femmes qui partagent ces heures avec moi mais dont je ne sais rien. Je relève mon visage et j’observe les leurs. Sans profaner leur intimité, je tente de dessiner les contours de ce qu’ils laissent transparaitre. Je ne gomme rien, le feutre me guide et trace des lignes. Exercice de lâcher prise. Se détacher du sujet pour laisser ma main répondre à mes yeux sans contrôler le résultat. Je ne cherche pas la vérité ni l’exactitude mais ce point de rencontre entre le visuel et l’instinct. Laisser parler mon âme sans jugement ni attente. Voilà vingt-sept ans que j’apprivoise le papier et le crayon. D’abord sous l’oeil bienveillant mais exigeant de mon grand-père maternel, puis sous celui de mes professeurs en école d’architecture. Ces derniers ont attendu de moi que je déconstruise mes savoirs et mes exigences de résultat. Il m’a fallu dix ans pour y arriver ou du moins l’approcher et l’apprécier. Une rencontre et un changement de medium : Abandonner le crayon et la gomme qui offrent trop de possibilités de douter et de recommencer. Et oser le feutre. Le volume entre les doigts diffère, perturbe mes habitudes. Les sensations lorsque la mine court sur le papier sont intimidantes. Commencer par le nez ou les yeux ? Appuyer ou relâcher la pression ? La relâcher. Indiscutablement. Utiliser le dessin comme une méditation, un moyen d’être dans l’instant présent. J’apprivoise doucement cette encre qui m’offre un nouvel horizon. J’aime les petits formats, ceux qui me permettent un peu d’intimité et de timidité. J’aime faire des points et des traits. Me détendre à lisser une chevelure ou à sculpter une barbe. J’aime les matières et les jeux de couleurs. J’aime cette humanité sur la ligne P.
Maison de l’Amitié France Amérique // 2 place des Etats-Unis
Du 11 janvier au 28 mars 2020
Le lundi de 13h30 - 17h / Du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 13h30 à17h
Fermeture le dimanche
Atelier dessin (Gratuit ) d’après modèle
Samedi 8 février à 15h (durée 2h) // Infos / Inscriptions T 09.72.62.37.31
Rencontre avec l’artiste (vernissage) : Samedi 8 février à 17h